Cette superbe pièce est emblématique de la céramique de Kyoto de l’époque Edo (du 17e au 19e siècle).
Il s’agit d’un bol “Kyō Yaki”, un style de céramique né au cœur de la capitale impériale du Japon, où se trouvaient les meilleurs potiers et les matériaux les plus précieux. Voilà pourquoi les pièces créées dans ce style sont d’une si grande finesse, avec d’élégants motifs peints à la main et souvent relevés de détails à l’or pur.
Les céramiques Kyō Yaki sont indissociables de l’essor de la culture du thé au Japon : les artistes rivalisaient de créativité pour orner les bols (chawan) ensuite utilisés lors de la cérémonie du thé. Ce chawan raffiné de 12,5 cm de diamètre et de 8 cm de haut en est un très bel exemple.
Les chawan Kyō Yaki et leurs gracieux motifs sont particulièrement recherchés par les amateurs d’hier et d’aujourd’hui. Que ce soit pour les contempler, les utiliser à nouveau dans le cadre d’une cérémonie du thé, ou pour s’en servir pour déguster tout autre type de boisson : en effet, le kintsugi est la seule technique de restauration compatible avec un usage alimentaire.
Cette pièce unique, peinte à la main, est magnifiée par une restauration au kintsugi à l’or 24 carats.
L’œil de Myriam :
J’aime le décor qui orne ce chawan du potier Kato-san : on y distingue des fleurs de campanules et des susuki, une graminée très courante en Asie. Ces deux plantes sauvages sont associées à l’automne et se retrouvent fréquemment dans les arts décoratifs traditionnels japonais. Leur présence sur un chawan n’est pas anodine : la cérémonie du thé japonaise est très liée au passage des saisons, et les objets utilisés pour faire le thé sont donc souvent ornés de plantes caractéristiques permettant de faire une allusion à la saison en cours. C’est le cas pour ce chawan très automnal.