NOTE D’INTENTION : HENKA
Notre planète bleue, en proie aux bouleversements climatiques, nous rappelle l’importance vitale de l’eau. Henka (changement, en japonais) est un vase en céramique restauré et
végétalisé, est une ode à ce bien précieux. En associant la fragilité de la céramique, la force de la nature et la précision du geste artistique, je souhaite sensibiliser le public aux enjeux de
la préservation de l’eau. Ce vase est une métaphore de notre monde, où les cicatrices du passé peuvent être transformées en sources de renouveau.
PRÉSENTATION:
Le vase présente une forme ventrue classique, évoquant les formes organiques de la nature. La céramique, d’un vert satiné, offre une surface lisse qui contraste avec la brillance de l’or.
Les fissures réparées au kintsugi créent un réseau délicat de lignes dorées qui parcourt la surface du vase. Une mousse verdoyante et un lierre grimpant,
apportent une touche de vie et de couleur à l’ensemble. L’association de matériaux aussi variés que la céramique, l’or, la mousse et la plante crée une composition riche et complexe.
Le kintsugi, technique japonaise de réparation de la céramique à l’aide de la laque et de l’or, célèbre la beauté des imperfections. Dans cette œuvre, les fissures dorées ne sont pas
seulement des réparations, mais deviennent des éléments décoratifs qui soulignent l’histoire de l’objet. Elles symbolisent la résilience, la transformation et la beauté qui naît de la
fragilité.
La céramique est un matériau inerte par excellence. Elle est ici associée à la vie grâce à l’intégration des plantes. Elle représente la stabilité, la permanence, mais aussi la fragilité face
aux chocs et au temps.
Les plantes, symboles de vie et de croissance, contrastent avec la nature inerte de la céramique. Elles apportent une dimension temporelle à l’œuvre, rappelant que la vie continue
même dans les environnements les plus hostiles.
L’eau, bien qu’elle ne soit pas visible, est omniprésente. Le vase en est rempli, servant ainsi de réservoir de vie pour les végétaux. C’est elle qui nourrit les plantes, qui a permis la création
de la céramique et qui a peut-être causé les fissures réparées au kintsugi. L’eau est ici un symbole de vie, de transformation et de cycle.
INTERPRÉTATION:
Elle est une métaphore puissante de la vie et de la nature. Elle nous invite à célébrer la beauté des imperfections, à reconnaître la force qui réside dans la fragilité et à nous émerveiller
de la capacité de la vie à s’adapter et à prospérer dans les environnements les plus difficiles. Le vase, objet inanimé, est transformé en un écosystème miniature, un microcosme où la vie
s’épanouit.
L’association du kintsugi et des plantes vivantes crée un dialogue entre l’art et la nature, entre le passé et le présent. Cette œuvre est une invitation à la contemplation, à la méditation
sur le passage du temps et sur notre place dans le monde.
LA RÉSILIENCE COMME FIL CONDUCTEUR
La résilience des plantes : Les plantes qui poussent dans les fissures des rochers, symbolisent par excellence la résilience. Elles incarnent la capacité de la vie à s’épanouir dans les
conditions les plus difficiles, à transformer l’adversité en opportunité de croissance. Dans cette œuvre, elles représentent la force de la nature à se régénérer et à s’adapter.
La résilience de la céramique réparée : Le kintsugi, art de réparer la céramique brisée avec de l’or, est une métaphore puissante de la résilience. Les fissures, loin d’être des signes de
faiblesse, deviennent des éléments décoratifs qui ajoutent à la beauté de l’objet. Elles témoignent d’une histoire, d’un parcours, et nous rappellent que les épreuves peuvent nous rendre
plus forts.
La résilience de l’homme face aux défis environnementaux : L’homme, à l’image de la céramique et des plantes, est capable de faire face aux défis et de se reconstruire. Nous pouvons
puiser dans la résilience de la nature pour trouver les ressources nécessaires pour faire face aux enjeux environnementaux.
L’HARMONIE ENTRE L’HOMME ET LA NATURE
Interdépendance entre l’homme et la nature : l’œuvre souligne l’interconnexion profonde entre l’homme et son environnement. Les plantes, qui dépendent de la céramique pour
survivre, tout comme la céramique dépend des plantes pour prendre vie, symbolisent cette relation symbiotique.
L’importance de préserver la biodiversité : En mettant en scène des plantes vivantes, j’attire l’attention sur la biodiversité et son importance pour l’équilibre des écosystèmes. Cette
œuvre est un appel à préserver cette diversité qui est essentielle à notre survie.
L’art comme vecteur de prise de conscience : L’art a le pouvoir de sensibiliser et de susciter une réflexion. A travers sa beauté et sa simplicité, cette œuvre invite le spectateur à se
questionner sur sa relation à la nature et à prendre conscience de l’importance de la préserver.
CONCLUSION
HENKA, à travers l’alliance de la céramique, du kintsugi et des plantes vivantes, est une invitation à célébrer la beauté de la vie sous toutes ses formes. Elle nous rappelle que la fragilité et la
résilience sont deux faces d’une même médaille. En nous montrant comment l’art peut réparer ce qui est brisé et donner une seconde vie à la matière, j’invite le spectateur à envisager
l’avenir avec optimisme. Bien plus qu’un simple objet ; c’est une métaphore de notre monde, un appel à l’harmonie entre l’homme et la nature.